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Du 7 au 18 novembre, la Luciole était à la COP22 à Marrakech, sa destination finale. Là encore, nous avons rencontré des acteurs du changement au niveau local mais aussi sur tout le continent africain. L’épisode est bien-sûr centré sur les évènements autour de la COP, mais aussi sur le recyclage des déchets électroniques. Un sujet dont on parle peu, mais qui a toute son importance de l’autre côté de la Méditerranée.
La COP22, ce n’est pas seulement des négociations, ce sont aussi des citoyens qui se rassemblent pour échanger leurs connaissances et savoirs-faire dans la lutte contre le changement climatique, et montrer que cela ne se fera pas sans eux.
Nous avons d’ailleurs eu la chance de faire partie de la délégation La Jeunesse pour l’Eau et le Climat du Parlement pour l’Eau et de l’OFQJ (Office Franco-Québécois pour la Jeunesse). En plus de la « zone verte », réservée à la société civile, cela nous a permis d’entrer dans la « zone bleue », réservée aux négociations et institutions. Une aubaine pour porter la voix des citoyens et notamment de la jeunesse.

Nous avons souvent été confrontées à certaines questions et paradoxes: à quoi sert la COP? comment peut-on rassembler des personnes du monde entier pour parler du climat sans prendre l’avion et émettre des dépenses exorbitantes? N’est-il pas plus logique de rester chez soi et d’agir localement?
Au fur et à mesure de notre périple, nous avons trouvé certaines réponses. D’abord, l’avion n’est pas forcément la seule solution, et pour ceux qui le peuvent, voyager en bus ou en train est parfaitement réalisable. Ensuite, nous sommes face à un problème global dans un monde hyper-connecté. Il faut que tout le monde puisse agir localement, et sensibiliser son entourage. Pour cela, il est important que les acteurs se rencontrent et se connectent pour échanger, agir ensemble. La COP est un moment clé pour rassembler ces acteurs.
Avec La Luciole, nous voulions d’ailleurs montrer ceux qui agissent en marge de la COP, dans la rue, les cafés et les parcs de la Ville Rouge.
« On veut montrer que les vraies solutions seront portées par le peuple. »
Première étape: la Marche pour le climat, moment clé de chaque COP, où les citoyens font entendre leurs voix. Des milliers de personnes du monde entier se sont rassemblées dans un mouvement pacifique pour montrer que le dérèglement climatique est l’affaire de tous.
« Ici, les gens pensent que l’environnement n’est pas une priorité et que c’est une problématique de pays riches »
Enfin, nous nous sommes intéressées à d’autres évènements en marge de la COP, comme la Climate Open Zone, installée dans un quartier populaire et créée par l’association Zéro Zbel (Zéro déchet). Le but était de sensibiliser les habitants de Marrakech, et notamment d’un quartier défavorisé, au recyclage et au respect de l’environnement, à travers des activités ludiques et pédagogiques.
L’une de ces activités était un jeu interactif créé par le collectif Electrofen (électronique + art en arabe). Entièrement conçu avec des déchets électroniques, le jeu a pour objectif de parler le ‘langage’ des enfants, pour les sensibiliser au climat.
Nous avons aussi voulu nous ouvrir au reste du continent africain, avec l’association Baby Lab, basée en Côte d’Ivoire. Ghislain Dessieh, qui représente l’association, organisait des ateliers dans la Climate Open Zone. Le but? Lutter contre la fracture numérique à moindre coût en initiant des jeunes d’un quartier défavorisé d’Abidjan à l’informatique et à la programmation. Ils recyclent des composants électroniques et recréent des ordinateurs dans des bidons en plastique. Le concept s’exportera au Maroc et même en France!
La preuve que, contrairement aux idées reçues, l’innovation ne vient pas seulement des pays du Nord.
Un artiste a aussi croisé notre route: Noureddine Ezarraf, étudiant et poète. Nous l’avons rencontré lors d’une soirée organisée par Mint, un collectif d’artistes marrakchis. Pendant une semaine, des soirées et rencontrées liées à l’art et l’environnement ont animé certaines lieux de la médina. Noureddine écrit ses poèmes en arabe classique mais a fait une traduction en français pour les auditeurs internationaux. Dans son poème ‘Xéno tomato’, il hisse la tomate comme symbole du capitalisme et du libre-échange, sources du réchauffement climatiques.
Et voilà, c’était notre dernier épisode. On remercie mille fois tout ceux qui ont suivi notre périple, qui nous ont aidées, hébergées, guidées.
Bonne écoute et à bientôt pour de nouvelles aventures!